Une histoire tourmentée
Tim Berners-Lee, l'inventeur du Web en 1990, avait une vision : partager des documents quelle que soit la machine utilisée pour les concevoir, les transmettre et les afficher. Pour cela, il fallait ce format universel, inventé pour l'occasion : HTML. Une équipe d'étudiants de l'Illinois s'est emparée de l'outil Web et a écrit le premier navigateur graphique, Mosaic. Rapidement, les limites du format HTML sont apparues, et il a fallu créer à la va-vite des extensions à ce langage. L'équipe de Mosaic a fondé Netscape, sortant de nouvelles versions de ce navigateur à un rythme effréné. Chaque nouvelle version apportait son lot d'extensions HTML. Microsoft, effrayé à la perspective d'arriver trop tard sur ce marché prometteur, embraya le pas de Netscape et sortit de nouvelles versions, avec de nouvelles extensions, mais incompatibles avec celles de Netscape. À l'époque, un premier organisme de normalisation, l'IETF, propose un standard pour HTML, mais n'arrive pas à suivre le rythme imposé par Netscape et Microsoft, qui ne cessent d'innover. Cette divergence du HTML s'est consolidée en 1997 avec la sortie de Netscape Communicator 4 et d'IE qui proposent d'animer les pages avec JavaScript, chacun à leur manière.
Les concepteurs pris dans l'étau
Depuis, les concepteurs de sites Web doivent se battre avec la syntaxe de deux navigateurs partiellement compatibles, certains effets disponibles uniquement sur Netscape, d'autres sur le navigateur de Microsoft. Depuis 1997, concevoir un site web est infiniment plus complexe que cela ne devrait être. Les sites sont plus coûteux à mettre en oeuvre et à maintenir. Chaque modification nécessite des tests dans plusieurs navigateurs, sur plusieurs systèmes d'exploitation (Macintosh, Windows, Linux). Pendant que Netscape et Microsoft se disputaient les parts de marché, le W3C a remplacé l'IETF dans sa démarche de standardisation du Web, et a repris l'avance technique lui permettant de rationaliser le HTML, mais aussi le langage de feuilles de styles CSS, utilisé pour la présentation et la mise en page du contenu Web, et le DOM, qui permet entre autres de faire des pages dynamiques. De son coté, l'ECMA a standardisé JavaScript sous le nom d'ECMAScript.
Le bout du tunnel
Aussi, depuis 1999, des normes cohérentes sont disponibles pour les développeurs de navigateurs et les concepteurs de sites Web. Les navigateurs récents supportent l'essentiel des spécifications (X)HTML, CSS, DOM et ECMAScript :
- MSIE pour Windows, avec sa version 6, est en net progrès sur ce point ;
- IE 5.1 pour le Macintosh est plus conforme aux standards que son homologue sous Windows ;
- Netscape, depuis la version 6.0, a abandonné ses extensions propriétaires pour n'implémenter que ce qui est indiqué dans les standards, avec l'aide du mouvement Open-Source Mozilla.org ;
- Opera, le « 3ème homme », supporte très bien HTML et CSS depuis sa version 5, ainsi que le DOM et javascript depuis sa version 7 ;
- de nombreux navigateurs alternatifs tels que K-meleon, Galeon, Chimera et la version pour Mac OS X d'AOL utilisent Gecko, la technologie produite par Netscape et Mozilla.org. Ils sont donc très respectueux des standards du W3C.
Concrètement, pour les concepteurs de sites, la fin du cauchemar est proche. Seule réminiscence de l'époque troublée des incompatibilités : Netscape 4, qui ne représente plus que quelques pour-cent de parts de marché.
Conclusion
Autrement dit, il est aujourd'hui possible d'écrire des pages Web conformes aux Standards, et de tirer profit de leurs apports : rapidité de développement, universalité et accessibilité améliorée du contenu aux handicapés.
Ne vous contentez pas de nous croire sur parole, visitez ce site, regardez son code source, il sert autant à vous présenter nos articles qu'à démontrer par l'exemple la puissance des standards.
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