Les sites étaient fabriqués sans système de gestion de contenu, en mélangeant le fond et la forme, avec parfois des dizaines de tableaux imbriqués. Cette période est révolue : les feuilles de style sont de plus en plus utilisées, maîtrisées et la technologie est globalement appropriée. Dans le même temps, les notions de conformité, de micro-formats, de sémantique ont considérablement progressé. La conformité n’est plus recherchée à tout prix, mais de façon mesurée. Quelques bases de l’accessibilité commencent à être au minimum connues des développeurs. La communauté francophone des standards et de la qualité est soudée et active, à travers notamment les manifestations comme ParisWeb, SudWeb, les kiwiparties et bien d’autres. Il existe également des communautés comme Alsacréations, et un vrai marché de l’emploi dans le numérique. Finalement, et c’était l’un des enjeux majeurs que voulait traiter le collectif OpenWeb à sa création, le marché des navigateurs est redevenu ouvert, la compétition et l’innovation ont repris comme jamais.
Tous les professionnels du web et parmi eux, tous les membres du collectif OpenWeb peuvent être satisfaits. D’une certaine manière, le but est atteint, réjouissons-nous.
Oui, réjouissons-nous, mais pas trop longtemps.
Le Web qui a mis tant de temps à s’ouvrir est peut-être en train de se refermer.
Pour beaucoup, l’interopérabilité, les formats ouverts, l’accessibilité, la sémantique sont au mieux des détails à traiter plus tard, au pire des menaces pour l’avenir. Certains formats ouverts et universels comme la syndication RSS sont peut-être en train de mourir au profit d’API de publication proposées par des entreprises. Les difficultés rencontrées par les développeurs pour développer des sites compatibles avec tous les navigateurs sont peut-être en train de reprendre.
Pour certains, plus nombreux que vous ne le croyez, l’avenir du Web passe encore peut-être par l’utilisation systématique de services payants, à travers des modèles économiques reposant sur la publicité, l’enfermement technologique ou le commerce et l’exploitation de nos données personnelles.
Mais soyons plus positifs et plus optimistes, également. Prenons un peu de recul : le web que nous avons connu n’est qu’une première étape. Responsive design, multimodalité des interfaces (ordinateurs, mobiles, tactile ou sans contact, etc...), performances, accessibilité : et si le meilleur restait à venir ?
Soyez-en certains, quoi qu’il arrive, l’interopérabilité, la qualité et de l’accessibilité Web vont rester d’actualité. C’est tout l’enjeu du nouveau slogan d’Openweb : bien faire le Web !
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# David Latapie Le 12 juillet 2012 à 22:22
Dans "iOS vs the web)", je signalais ce mémo interne de Google annonçant Dart (Dash à l’époque) :
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