Cette série d'interviews croisés est présentée en cinq parties :
- Présentation des interviewés ;
- Migrer vers les standards ;
- Utiliser les standards ;
- Communiquer sur les standards (le présent article) ;
- L'avenir des standards.
Communiquer sur les standards
- OpenWeb — Votre agence met-elle les standards du Web et l'accessibilité en avant ? Quels arguments avancez-vous ? Quelles sont leurs réactions ? Les compétences en terme de standards sont-elles un atout pour votre agence d'un point de vue technique et/ou commercial ?
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Ph. Lecocq, Business interactif — Depuis la loi sur l'égalité numérique, l'accessibilité et devenu un enjeu important pour des agences telle que la notre, avec comme perspective la refonte de toute une galerie de sites non conformes. Aujourd'hui les sites de l'administration française et des services publics, demain les sites de commerce électronique et les portails d'entreprise devront se conformer à la législation. Evidement c'est un argument commercial mais aussi technique, nous devons rassurer nos prospects sur nos compétences et faire valoir nos références dans ce domaine.
Les arguments en faveur des standards sont souvent très bien perçus puisqu'ils ne présentent que des avantages à être utilisés : L'externalisation de la mise en forme allège le poids des pages, facilite la maintenance et donc améliore notre réactivité. Elle permet des évolutions graphiques pour des opérations événementiel (habillage de Noël par exemple). L'utilisation d'un code valide améliore la compatibilité navigateur, améliore le référencement donc augmente le trafic vers le site. En matière d'accessibilité, notre argumentaire porte sur le respect du cadre légal, l'amélioration de l'image de la marque, l'élargissement de la cible et donc là aussi, l'augmentation du trafic vers le site.
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L. Gloaguen, Cosmic Communication — Nous les mettons systématiquement en avant, c'est une caractéristique essentielle de notre offre. De toute façon, le client n'a pas vraiment le choix avec nous : nous ne savons plus faire que des sites propres, conformes et accessibles ! Ou plus exactement, car qui peut le plus peut le moins, nous n'avons aucune envie de faire autre chose, c'est une affaire de passion pour le bel ouvrage.
Nous avons deux types d'interlocuteurs, soit des directeurs de la communication-marketing, soit des directeurs informatique, parfois les deux à la fois. Les premiers se fichent généralement des aspects techniques, ils nous font confiance pour faire les bons choix, et c'est tant mieux, ils ne s'intéressent au produit fini qu'en tant qu'utilisateur. Si en plus, on leur explique certains avantages induits, indexation de leur site par exemple, ils sont très réceptifs. Les seconds sont parfois plus frileux, surtout dans les cas où ils auront à assurer la maintenance du site livré, car leurs équipes ne sont généralement pas à niveau. Mais il arrive de plus en plus souvent que nous ayons des interlocuteurs en DSI avec qui nous parlons le même langage et pour lesquels aucun effort de pédagogie n'est à faire, pour lesquels il est inutile de leur "vendre" les standards, j'en conclus que nous sommes en train de vivre une mutation à grande échelle, que les mentalités changent, que le monde du développement Web devient plus mature et plus exigeant. Je vois partout des petits signes de changement et c'est très encourageant. En tout cas, cela valide nos choix stratégiques.
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R. Ode, B&DI Eolas — Notre entreprise met effectivement ces standards en avant et leurs maîtrises est un avantage global dans notre structure. Ces standards sont aujourd'hui plus simples à expliquer car nos clients sont de plus en plus sensibilisés à leur sujet.
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D. Molina, N. Levieil, P. Prieto et A. Brin, SQLI — Nous dirions même plus, c'est un leitmotiv ! Pour parler de l'accessibilité, nous allons sensibilisons nos clients depuis 2002 pour leur expliquer tous les enjeux que recouvre l'accessibilité. Bref, nous n'avons pas attendu qu'une loi soit publiée.
- OpenWeb — Vos clients vous demandent-ils des sites standards et accessibles ?
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Ph. Lecocq, Business interactif — Certains se tiennent informés de l'évolution des standards et il arrive que nous ayons des demandes spécifiques dans ce sens. Mais rares sont ceux qui jouent le jeu jusqu'au bout, certains critères trop contraignants sont souvent enfreints au profit d'une création plus attrayante ou d'une navigation dynamique par exemple.
Nous avons récemment eut le cas d'un intranet accessible. Le client était très enthousiaste et prêt à faire toutes les concessions nécessaires pour obtenir le niveau A d'accessibilité. Nous devions faire la créa et le montage des pages à livrer au département informatique du client pour l'intégration dans leur outil de gestion. Au moment de la synchronisation avec le service informatique en question, nous découvrons que leur outil ne gère pas le doctype et nous interdit l'utilisation des css2. Un exemple parmi d'autres du décalage qui existe entre les volontés de début de projet et les moyens dont on dispose pour les mener à bien.
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L. Gloaguen, Cosmic Communication — Oui, bien sûr. C'est généralisé pour les appels d'offres publics de collectivités locales, territoriales (du fait de la réglementation), courant pour les grandes entreprises, mais encore rare pour les PME. Il faut toutefois signaler que si ces clauses figurent dans le cahier des charges, cela ne veut pas toujours dire que le client ait des idées claires et précises sur le sujet. Il y a un côté "air du temps" ou le résultat d'un copier-coller d'autres appels d'offres (courant dans les administrations et collectivités). Il convient toujours de faire préciser le réel niveau d'exigence, et surtout d'expliquer le nôtre. Parce que nous sommes parfois un prestataire emmerdeur...
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R. Ode, B&DI Eolas — Oui !
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D. Molina, N. Levieil, P. Prieto et A. Brin, SQLI — Le mouvement est effectivement croissant, là où hier il fallait sensibiliser nos clients que l'intégration des standards et de l'accessibilité étaient essentiels à la fois pour l'utilisateur, mais aussi pour la maintenance et la qualité au sens large, nous rencontrons aujourd'hui plus spontanément ce type d'attente, et c'est une très bonne nouvelle !
Lire la dernière partie de cette série d'interviews: 5. L'avenir des standards.
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