10 ans d’Openweb avec… Élie Sloim

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Abstract

C’est au tour d’Élie Sloim de répondre à nos trois questions et ce, de manière fort volubile. :)

Article

OpenWeb : Quand avez-vous connu Openweb et dans quel contexte ?

Élie Sloim : courant 2002, j’ai repris contact avec un ami d’adolescence, Tristan Nitot. Je lui ai indiqué que je travaillais depuis plusieurs années sur la qualité web et par la suite, nous avons échangé épisodiquement par mail. Au cours d’un échange téléphonique – dont je me souviens parfaitement – Tristan m’a envoyé en direct naviguer sur OpenWeb et m’a demandé de redimensionner la fenêtre de mon navigateur. Magie : les contenus s’adaptaient automatiquement à la fenêtre du navigateur.

Rapidement, j’ai commencé à m’intéresser aux feuilles de style, au site CSS Zen Garden, à la notion de conformité W3C, j’ai lancé la mise en conformité de toutes les pages du site de ma société Temesis, et j’ai proposé un retour d’expérience sur le blog de la société. Tristan a proposé que je rejoigne le collectif OpenWeb afin d’y apporter un regard orienté sur la méthodologie, la qualité, l’évangélisation et la communication, ce que je m’efforce encore de faire quand je le peux.

OW : Qu’est-ce qu’un projet comme Openweb vous a apporté ?

ÉS : Lorsque je tire ce petit bilan, je mesure l’impact et les apports énormes d’OpenWeb sur ma vie professionnelle, et même privée, car je m’y suis également fait des amis.

Tout d’abord, j’ai acquis des compétences. Pour moi, le monde du développement a tendance à être un domaine purement technique. Les notions d’accessibilité numérique, d’interopérabilité et surtout de séparation fond forme sous-tendues par OpenWeb montrent qu’il ne faut pas seulement savoir développer mais qu’il existe une philosophie de la technique et que c’est elle qui doit guider nos choix. C’est ce point de départ qui m’a conduit à me pencher sur les questions méthodologiques et de communication sur nos métiers.

Par ailleurs, en tant que chef d’entreprise, je pourrais devenir une machine à faire marcher ma boîte, à communiquer au nom de ma boîte, à penser pour ma boîte. La participation a un collectif comme OpenWeb me donne de l’air. Elle me nourrit. Elle me permet de dire et d’écrire avec un minimum d’interférences avec mes autres activités professionnelles. Openweb m’a permis d’enfiler de temps à autre une casquette différente, de parler sur un autre registre à un public beaucoup plus large que les clients et relations de ma société.

Mon investissement dans OpenWeb m’a également permis de renforcer ma crédibilité dans un domaine où il n’est pas facile d’exister si l’on a pas un profil d’expert technique. Je pense avoir été repéré par le monde des standards grâce à mes articles sur OpenWeb, et par exemple, je crois que je n’aurais jamais été sollicité pour parler à la première édition de ParisWeb si je n’avais pas préalablement écrit pour Openweb.

Pour finir, j’ai une fascination pour les gens compétents, et même si possible plus compétents que moi. Je les détecte, je les repère, et l’un de mes objectifs dans la vie est de travailler avec eux tous les matins. Si plusieurs des membres co-fondateurs du collectif OpenWeb sont maintenant des associés de ma société, c’est tout sauf un hasard. En 2002, le talent était là, et consciemment ou inconsciemment, je ne pouvais pas passer à côté. De la compétence, des amis, du partage et une initiative utile, que demander de plus ?

OW : Et vous verriez quoi pour les 10 prochaines années ?

ÉS : 10 ans, à l’échelle du Web, ce n’est pas grand chose, et OpenWeb a peut-être encore beaucoup de choses à faire.

Les notions d’accessibilité numérique, d’interopérabilité et surtout de séparation fond forme dont je parlais plus haut ne sont pas finalement si répandues que cela. Pire, elle sont menacées. Peut-être plus que jamais, car maintenant, c’est la standardisation elle-même qui a tendance à les laisser filer.

Quand HTML5 permet de faire de l’interaction, quand CSS permet de faire de l’animation, quand JavaScript permet de produire des contenus, quand la syndication disparaît, je suis inquiet, très inquiet. Les fondements de la philosophie qui sous-tend la technique Web sont en train d’être progressivement oubliées.

Dire qu’un combat est gagné est facile, mais accepter qu’il doit continuer voire même qu’on l’a un peu perdu est beaucoup plus difficile. Lorsque des collectifs annoncent unilatéralement que leur travail d’évangélisation sur les standards est terminé, cela me semble être de l’ordre de l’incantation.

En ce qui me concerne, j’affirme que non seulement le combat de la qualité et de l’accessibilité Web n’est pas gagné, mais qu’il ne fait que commencer.

Dans ces conditions, si le goût de bien faire le Web reste une préoccupation majeure, alors, OpenWeb mais également tous les sites qui œuvrent dans le même sens pourraient s’avérer dans l’avenir encore plus utiles qu’il ne le sont aujourd’hui. Et si c’était l’aube…

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