Intégration web, les bonnes pratiques

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Abstract

Une fois n’est pas coutume, nous reproduisons ici la préface du livre « Intégration Web, les bonnes pratiques » avec l’accord de l’auteure Corinne Schillinger. Cette préface a été écrite par deux de nos membres, à savoir Élie Sloim et Laurent Denis. Nous ne saurions que trop vous recommander de lire cet excellent ouvrage, ainsi que de savourer toute l’essence et l’évolution du métier de développeur front-end que cette préface relate.

Article

Préface d’« Intégration Web, les bonnes pratiques »

Rappelez-vous. Il y a quelques années, la plupart des webmasters (car on les appelait encore comme cela) utilisaient des logiciels comme Dreamweaver, Frontpage ou Hotmetal pour créer leur sites Internet. Ces logiciels WYSIWYG permettaient de faire du code plus ou moins propre pour un navigateur ultra-majoritaire, en l’occurrence, Internet Explorer.

À cette époque, l’intégrateur n’existait pas et le webmaster n’avait pratiquement besoin d’aucune compétence spécifique ni d’aucune formation : il était en pleine invention de son métier, de ses outils et de ses technologies.

C’est alors que sont arrivées successivement les feuilles de styles et la séparation du fond et de la forme. Le processus de création de site web s’est alors découplé en deux phases successives : le design puis l’intégration. Ces deux activités ont longtemps été assumées par des personnes aux profils similaires, avant que chacun des deux métiers ne se constitue progressivement.

Intégrateur front-end est aujourd’hui un vrai métier et Corinne Schillinger nous le prouve à travers l’exposé détaillé de son utilisation des technologies, de ses méthodes, approches, processus, standards et pratiques. Il s’y dessine finalement un véritable écosystème, un ensemble de relations entre métiers du Web, où l’intégrateur joue un rôle clé.

L’intégrateur a une fonction pivot entre plusieurs compétences. On pense immédiatement au découpage et à l’intégration HTML-CSS, ainsi qu’au développement JavaScript côté client. En sus, on lui demande de maîtriser d’autres compétences beaucoup plus variées : la gestion de la compatibilité multi-navigateur, la maîtrise des questions de performances, d’expérience utilisateur, la prise en compte d’ARIA en matière d’accessibilité, le choix de recourir ou non à HTML5, etc.
L’intégrateur doit jongler avec les exigences du référencement, de la performance, de l’ergonomie, de l’accessibilité, de la typographie, etc. Il doit en outre gérer la diversification des médias et des modes d’interaction : desktop, mobile, tablettes. Bientôt, il devra certainement assumer la généralisation du tactile.

En tant que « qualiticiens », nous ne pouvons que confirmer cet état de fait : lorsque nous travaillons sur les bonnes pratiques de la qualité web, bon nombre d’entre elles se concentrent sur la phase d’intégration.

L’intégrateur front-end doit donc savoir maîtriser un grand nombre de standards, de bonnes pratiques, de compétences, de méthodes, aussi bien du point de vue technique que managérial. Il était plus que temps de rassembler tous ces éléments dans un livre.

Jusqu’à présent, les ouvrages existants se concentraient principalement sur des sujets techniques, comme CSS, HTML, JavaScript. Là est la force de l’auteur : en plus de poser les bases, de formaliser et de déterminer ce qui est de l’ordre du savoir minimal de l’intégrateur, elle a su dépasser la technique pour aborder ces sujets sous l’angle métier.

La publication de livres comme celui de Corinne Schillinger est l’un des nombreux signes que le processus d’industrialisation est en marche. Alors, oui, la connaissance technique est fondamentale, mais, non, elle ne suffit pas. Des experts techniques, il en existe beaucoup, mais des personnes qui comprennent la philosophie qui sous-tend les techniques et la façon de les déployer sont beaucoup plus rares. C’est pourquoi il faut aller beaucoup plus loin.

Aujourd’hui, nous entrevoyons le moment où l’intégrateur va enfin devoir aller au-delà de la technique. Il est désormais celui qui doit accorder des violons souvent discordants, entre les exigences du design, du référencement, de la DSI… Il commence à en acquérir les moyens avec l’industrialisation du Web. Il est appelé à devenir de plus en plus un manager de solutions, appuyé sur une maîtrise rigoureuse des techniques et surtout des clés de décision.

D’une certaine manière, au même titre que les autres professionnels du projet web, l’intégrateur devient un véritable gestionnaire de risques. Les risques auxquels il doit faire face et qu’il sera de plus en plus amené à gérer sont particulièrement critiques pour les clients et les utilisateurs finaux.

Avec cette évolution, l’intégrateur se servira différemment de ses références techniques actuelles. Il aura rarement à produire du code : le cœur de son métier sera de choisir des solutions. Il n’est déjà plus un simple exécutant opérationnel : il lui revient de plus en plus souvent d’arbitrer sur le choix des formats, sur celui d’un framework JavaScript, voire d’un framework CSS, ou même sur la décision quant au CMS à utiliser.

Au terme de cette maturation du métier, sa compétence proprement technique pourra alors être réservée aux seuls cas où une certaine forme d’expertise sera requise pour des solutions sur mesure.

Gageons que si le mouvement d’industrialisation des métiers du Web se poursuit, il faut s’attendre à l’émergence de livres de référence sur chacun des principaux métiers du Web. Pour ce qui est du métier d’intégrateur, l’ouvrage que vous avez entre les mains sera à l’évidence l’un de ces livres de référence et, au minimum, un jalon important dans l’histoire de ce métier en évolution permanente.

Élie Sloïm (Président de Temesis, Directeur des projets Opquast et OpenWeb) et Laurent Denis (Expert accessibilité)

Pour en savoir plus : Intégration web : Les bonnes pratiques. Le guide de survie de l’intégrateur !

À propos de cet article

Vos commentaires

  • Hervé Renault Le 15 novembre 2013 à 12:20

    Bonjour,
    je lis les premières phrases et je réalise que les "vieux" comme moi, qui sommes tombés dans la marmite à l’époque de Netscape 1, nous avons commencé à travailler sur le web avant que n’apparaissent ces logiciels (DreamWeaver, l’horrible FrontPage, etc...) et nous avons donc appris à écrire du HTML. Non seulement c’était très excitant, comme chaque fois qu’on tape du code pour produire quelque chose de graphique (il faudrait psychanalyser ce processus ;)) mais en plus cela nous a formé à ces notions d’intégration qui font le sujet de ce livre. En d’autres termes, vieux mais chanceux ! car nous nous sommes passés au travers de cette mode des logiciels "WYSIWYG" qui massacraient HTML, et nous avons conservé la maitrise du code "sous le capot".
    Merci pour cette préface.

  • François Le 15 novembre 2013 à 12:49

    Personnellement, je n’ai pas du tout accroché ce livre. A tel point que je ne l’ai pas terminé.

    C’est un avis personnel, mais je l’ai trouvé trop confus, très survolé sur des éléments importants (mais très détaillé sur des bases que 90% des lecteurs devaient déjà avoir), et parfois insipide.

    Je tenterai de changer d’avis en recommençant la lecture, mais de base, je ne le recommanderais pas.

  • Nicolas Hoffmann Le 15 novembre 2013 à 14:10

    @François : effectivement, c’est personnel, car j’ai trouvé qu’au contraire c’était une référence dans le domaine, parfaitement détaillé et bien documenté. Je le recommande d’ailleurs régulièrement.

  • Gaël Poupard Le 18 novembre 2013 à 16:47

    Idem, une référence en la matière : et il s’adresse à tous les niveaux, donc on ne peut pas présumer des bases que les lecteurs ont déjà acquis. On s’étonne toujours de certaines choses qui sortent de la bouche d’un camarade avec de la bouteille :D

    Personnellement ce livre n’a pas changé radicalement ma façon de travailler mais m’a enrichi : des outils et méthodes que je ne connaissais pas, une certaine clarté que j’ai pu capter et mettre en œuvre dans mon travail, etc… Pas une révolution mais un assainissement, un rafraîchissement général qui fait beaucoup de bien !!

  • NordRef Le 26 novembre 2013 à 17:53

    Ce billet a aiguisé ma curiosité.
    Je compte me (le faire) offrir. En fait cela vient m’appuyer dans ma démarche de qualité dans mon travail. Maitriser et appliquer les bonnes pratiques c’est tracer un chemin sans mine (hommage à mon professeur web).

  • Christophe Cussigh-Denis Le 11 décembre 2013 à 20:52

    Je partage le point de vue d’Hervé. J’ai dû coder mes premières pages HTML en 1996. A l’époque c’était sous Notepad, et pis c’est tout :) Les éditeurs WYSIWYG sont arrivés un peu après. Quel plaisir de pouvoir "construire" des sites avec de simples lignes de code ! Plaisir toujours intact ;)

  • Benjamin Jeanjean Le 20 mai 2014 à 20:49

    Il est vrai que de nos jours le métier d’intégrateur est pris souvent à la légère alors que c’est un vrai pilier dans une agence de communication. Qui plus est, s’il peut être formé aux bonnes pratiques ; c’est d’autant plus vrai ! Merci pour ce billet et cet ouvrage ! Je vais de ce pas le commander à mes équipes :-)

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